Énergies renouvelables à Ehoala Parc : un modèle pour Madagascar

À Madagascar, la transition énergétique n’est plus un concept abstrait mais une réalité concrète. Depuis février 2024, le parc hybride solaire-éolien d’Ehoala, situé près de Fort-Dauphin, démontre comment une industrie aussi énergivore que l’exploitation minière peut se tourner vers des solutions durables. En réduisant sa consommation de fuel lourd et de gasoil, QIT Madagascar Minerals (QMM), filiale de Rio Tinto, illustre le potentiel immense des énergies renouvelables pour répondre aux enjeux environnementaux et économiques du pays.


1. Un projet pionnier en Afrique australe

En 2021, QMM a signé un accord inédit avec CrossBoundary Energy (CBE) pour développer un parc énergétique hybride unique à Madagascar. L’objectif : substituer progressivement les énergies fossiles par des sources renouvelables.

La première phase, lancée en 2024, inclut :
  • 8 MW de solaire (près de 15 000 panneaux),
  • 12 MW d’éolien (jusqu’à 9 turbines),
  • une batterie lithium-ion de 8,25 MW pour sécuriser l’approvisionnement.
Ces infrastructures permettent de couvrir jusqu’à 60 % de la consommation énergétique annuelle de QMM et d’approvisionner une grande partie de la population de Fort-Dauphin, soit près de 80 000 habitants.
 

2. Des résultats déjà visibles

Les premiers chiffres sont parlants :
  • –13 % de consommation totale d’énergie (8 851 m³),
  • dont –18 % de fuel lourd et –8 % de gasoil,
soit l’équivalent de 26 000 tonnes de CO₂ évitées chaque année.

Au-delà des chiffres, ce projet illustre un changement de paradigme : l’industrie minière malgache peut devenir un acteur moteur de la transition énergétique.
 

3. Vers une montée en puissance

La deuxième phase, en cours de déploiement, renforce encore cette dynamique :
  • extension du parc solaire pour atteindre 14 MW au total,
  • construction d’un parc éolien de 16 MW (19 turbines prévues).
Cette montée en puissance conforte la vision d’une mine durable, moins dépendante des importations de fuel, plus résiliente face aux chocs énergétiques mondiaux, et mieux intégrée dans les priorités climatiques.
 

4. Un impact au-delà de l’industrie

Les retombées vont bien au-delà de l’exploitation minière :
  • Approvisionnement local plus stable : les habitants de Fort-Dauphin bénéficient d’une meilleure fiabilité énergétique.
  • Création d’emplois et transfert de compétences : la construction et la maintenance des parcs forment une nouvelle génération de techniciens locaux.
  • Réduction des importations de fuel : un gain pour la balance commerciale et un signal fort en matière de souveraineté énergétique.

5. Un parallèle personnel

Lors de mes vacances en juillet 2022 à l’Ecolodge Résidence Eden à Saint-Augustin, j’ai été impressionné par l’esprit écologique qui régnait dans cet établissement en harmonie avec la nature. Ce souvenir m’a marqué : il illustre bien la volonté croissante des acteurs privés à Madagascar — qu’ils soient dans le tourisme ou dans l’industrie — d’intégrer la durabilité au cœur de leur modèle.

De la préservation des paysages côtiers de Saint-Augustin à l’émergence d’infrastructures vertes à Ehoala, un même fil rouge se dessine : Madagascar peut concilier développement et durabilité.

Le projet éolien et solaire d’Ehoala Parc est plus qu’une réussite technique : c’est un symbole. Il prouve que Madagascar peut prendre le virage de la transition énergétique et en faire un levier de compétitivité, d’attractivité et de fierté nationale.

À travers de tels projets, notre pays montre au monde que l’innovation n’est pas réservée aux grandes puissances industrielles. Elle peut naître ici, à Madagascar, et transformer nos défis en opportunités.

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